Les scientifiques estiment que les ordinateurs quantiques pourraient devenir suffisamment puissants pour craquer le cryptage du bitcoin dans une décennie

Les ordinateurs quantiques sont désormais une réalité et de nombreuses équipes de recherche à travers le monde rivalisent pour améliorer constamment l'efficacité et la puissance de calcul de cette nouvelle race de machines à calculer. Au milieu des années 2010, lorsque la plupart des chercheurs se battaient pour la suprématie quantique sur ordinateurs traditionnelscertains ont fait remarquer que les qubits pourraient éventuellement être utilisés pour craquer les algorithmes de cryptage les plus sophistiqués qui existent, y compris le SHA-256 utilisé par les crypto-monnaies comme le Bitcoin. Cette prise de conscience a récemment été renforcée par Mark Webber et l'équipe de scientifiques de l'université du Sussex, Ion Quantum Technology, qui ont calculé ce qu'il faut réellement pour casser le système de cryptage du bitcoin et ont donné une estimation approximative du moment où cela pourrait se produire.

Le groupe de fonctions cryptographiques SHA (Secure Hash Algorithm) a été créé par la NSA américaine au début des années 2000. Bitcoin utilise la version 256 bits pour crypter toutes les transactions qui doivent être vérifiées par le réseau minier avant d'être ajoutées à la blockchain. Ce procédé est également appelé preuve de travail car les mineurs valident essentiellement la manière dont les montants en bitcoins provenant de chaque bloc sont distribués en fonction de leur contribution au craquage de la clé cryptographique attribuée à chaque transaction. Le mineur ou le groupe de mineurs qui réussit à craquer la clé en premier réclame la majorité des bitcoins récompensés par bloc.

Webber et son équipe ont calculé que l'ordinateur quantique le plus rapide actuellement en ligne, déployé par IBM avec une puissance de traitement de 127 qubits est encore loin de pouvoir craquer l'algorithme SHA-256 dans un délai raisonnable. Pour ramener ce délai à environ une heure, l'ordinateur quantique devrait exploiter la puissance de 317 millions de qubits, mais ce n'est pas encore suffisant pour craquer complètement le code. Comme le dit Webber, "les transactions sont annoncées et une clé est associée à cette transaction. Il y aune fenêtre de temps limitée pendant laquelle cette clé est vulnérable et cela varie, mais c'est généralement de 10 minutes à une heure, voire un jour." Pour déchiffrer le code dans une fenêtre de 10 minutes, il faut en fait un processeur doté de 1,9 milliard de qubits.

IBM est persuadé de pouvoir augmenter de façon exponentielle le nombre de qubits au cours des prochaines années, et nous pourrions voir un processeur doté de millions de qubits dans 5 ans au plus, mais atteindre des milliards de qubits pourrait prendre le double de ce temps. Le réseau Bitcoin n'est pas menacé dans l'immédiat, mais les développeurs du noyau devraient envisager de mettre à niveau le code de cryptage pour le rendre résistant aux qubits d'ici la fin de la décennie.

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