Ce parasite peut modifier votre comportement, et 2 milliards d'humains l'ont déjà

Des milliards de parasites sont présents dans l'environnement. Et ils peuvent représenter un danger dans certaines situations. En effet, plus de deux milliards de personnes sur Terre ont un parasite qui modifie leur comportement.

Baptisé Toxoplasma gondii, il touche aujourd'hui près d'un tiers de la population mondiale, selon l'OMS https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/380574/B09235-eng.pdf?sequence=1&isAllowed=y. Alors qu'il a longtemps été considéré comme inoffensif pour l'homme, de nouvelles études montrent qu'il pourrait avoir des conséquences importantes.

Si vous ne le connaissez pas, ce parasite est un protozoaire unicellulaire dont l'hôte définitif est le chat et qui se transmet par contact étroit. Toutefois, pour infecter les chats, il doit passer par un hôte intermédiaire, qui est souvent un rat ou un autre rongeur.

À cet égard, des tests ont été effectués sur des souris pour comprendre l'impact de ce parasite, et les résultats sont assez inquiétants. Les souris infectées n'ont plus peur des chats, qui sont pourtant l'un de leurs principaux prédateurs. Et ce n'est pas tout, car elles étaient également attirées par l'odeur de l'urine de chat.

Mais l'homme peut aussi servir d'intermédiaire par contact avec des excréments de chats contaminés, par ingestion de viande mal cuite ou d'aliments contaminés ou, plus rarement, par transfusion sanguine ou transplantation d'organes. Les premières observations ont été faites au début des années 2000. À l'époque, le chercheur tchèque Jaroslav Flegrde l'Université Charles à Prague, a admis que les humains affectés avaient un changement de comportement plus modéré. Chez les hommes, il a constaté une tendance à l'irritabilité et à la prise de risque. Chez les femmes, il a observé une plus grande adhésion aux normes sociales.

Des études ultérieures ont été menées, comme celle publiée en 2012 dans la revue Schizophrenia Bulletinqui a mis en évidence le lien entre ce parasite et les troubles mentaux. En 2016, une nouvelle analyse publiée dans Acta Psychiatrica Scandinavica a montré une corrélation entre les troubles neuropsychiatriques et ce parasite. Toutefois, il convient de noter que la corrélation n'implique pas la causalité, mais qu'elle peut jouer un rôle majeur dans le comportement ou l'humeur.

Comment ce parasite peut-il affecter notre cerveau ?

Toxoplasma gondii a une capacité assez intrigante, puisqu'il est capable de traverser la barrière hémato-encéphalique et de provoquer la formation de kystes dans le cerveau. Ces kystes apparaissent en particulier dans les zones associées à la peur, à la prise de décision et aux émotions. Une étude publiée sur PLOS ONE précise également que ce parasite possède deux gènes capables de produire une enzyme similaire à celle qui compose la dopamine, qui n'est autre que l'hormone du bonheur.

Cependant, la majorité des personnes infectées ne présentent aucun symptôme. Mais ce parasite peut être dangereux pour les femmes enceintes, en raison du risque pour le bébé, et pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli.