Critique complète du PC portable MSI GS30

MSI ne s'est pas contenté, pour rendre son ordinateur aussi confortable d'utilisation que possible en extérieur, d'apposer un revêtement antireflet à son écran. Sa dalle Full HD, qui porte le doux nom de BOE HN133WU3-102, n'a pas à rougir face à la concurrence 13 ou 14 pouces en termes de qualité. Certes, son contraste se situant très légèrement sous la barre des 720:1 et sa valeur de noir d'environ 0.38 cd/m² ne permettent pas au GS30 de faire partie de la crème dans ce domaine, mais il devrait convenir à la plupart des utilisateurs. La plupart de ses rivaux affichent des niveaux de contraste entre 800 et 1000:1.

La principale faiblesse de l'écran du GS30, c'est sa luminosité limitée. Nos mesures ont indiqué une luminosité moyenne de 258 cd/m² pour cet écran : ce pourrait être suffisant en intérieur, mais c'est loin d'être le cas en extérieur. Le Schenker XMG A305 et le Razer Blade 14 et son écran 4K (brillant) dépassent les 300 cd/m². La distribution de la lumière est également loin d'être idéale : si ses 88% sonnent bien sur le papier, on constate une opacification aux bordures. Mais c'est malheureusement le lot de nombreux ordinateurs portables.

Les mesures que nous avons relevées en termes de nuisances sonores, développement de chaleur, consommation d'énergie et autonomie nous ont fait nous poser la question de savoir si, malgré ses performances graphiques légèrement inférieures, le Core i7-4720HQ n'aurait pas finalement été un meilleur choix. Le Core i7-4870HQ est connu pour chauffer beaucoup et consommer une grosse quantité d'énergie. Et son implémentation au sein du GS30 le confirme. Selon nous, les avantages qu'il offre ne compensent pas ses inconvénients, peu importe le niveau de performances graphiques qu'il permet d'atteindre. Nous aurions été ravis de voir comment s'en sortirait le GS30 s'il intégrait un Core i7-4720HQ et un GPU bas de moyen-gamme (GeForce 940M). Dans ce cas, MSI aurait dû faire avec un châssis plus épais de quelques millimètres.

Nos tests processeur nous montrent que le GS30 se situe dans la moyenne de ses concurrents 13 et 14 pouces. Du fait de sa fréquence d'horloge limitée, il arrive que des processeurs censés être moins puissants, comme le Core i7-4710MQ (2,5-3,5 GHz), obtiennent des résultats légèrement meilleurs aux benchmarks multi-core. Mais en pratique, la différence n'est pas suffisamment importante pour être perceptible. Seul le Core i5-4210U de l'Alienware 13 fait exception, mais une critique mise à jour de sa version intégrant un i7-5550U sera bientôt publiée. Ce processeur double cœur, du fait d'un nombre de cœurs et d'une fréquence d'horloge moindres (1,7 à 2,7 GHz), obtient des résultats jusqu'à 60% moins bons que le GS30.

Pour ce test, une attention toute particulière est portée aux performances du périphérique de stockage. Grâce à son RAID SSD, le 13 pouces de MSI avait toutes les chances d'obtenir d'excellents résultats : les benchmarks PCMark l'ont finalement confirmé. Avec 6510 points, le GS30 et son Core i7 ont surclassé la concurrence.

Si l'avantage d'une connexion RAID ne se fera pas ressentir au quotidien, mais seulement dans des cas précis (les performances 4K, notamment, sont les mêmes que pour un système à un seul SSD), elle a permis à MSI de doter son appareil de deux périphériques de stockage. Ses deux SSD M.2 (Toshiba HG6 THNSNH256G8NJ) offrent, ensemble, un total de 512 Go d'espace disque. Le CrystalDiskMark a pu nous confirmer que les vitesses de transfert séquentiel du GS30 sont tout simplement époustouflantes : un SSD seul connecté via une interface SATA-III n'aurait jamais pu être flashé à 1072 Mo/s en lecture, et 883 Mo/s en écriture.

D'autres machines existent, qui préfèrent une connexion PCI-Express (ainsi, par exemple, de l'Asus GM771JW : contrairement aux SATA-III, cette technologie a pour avantage de ne pas être limitée à 500 Mo/s. Les systèmes RAID se dirigent donc lentement vers la désuétude, et nous aurions préféré que le GS30 intègre un SSD PCIe lui aussi (performances 4K potentiellement meilleures).

Le jeu n'a été agréable qu'avec la station de docking. Pour attirer les joueurs les plus exigeants, MSI propose deux des plus puissantes cartes graphiques de bureau : la GeForce GTX 980 ayant déjà fait ses preuves lors de nos tests des Alienware 13 et Alienware 15, c'est au tour de la GeForce GTX 970 de nous montrer ce qu'elle a dans le ventre, et quel niveau de puissance elle peut offrir au GS30. Ces GPU haut-de-gamme de Nvidia ont fait les gros titres à leur présentation, il y a quelques mois, grâce à leur "VRAM Gate" : la connexion des 4 Go de mémoire GDDR5 VRAM, au lieu de passer par une interface 256 bits, par une interface 32 bits par bloc de 512 Mo. Dans des scénarios extrêmes, ce système pourrait résulter en une perte inutile de performances.

Du reste, le GeForce GTX 970 reste bien supérieure aux GPU pour ordinateurs portables. Ainsi, par exemple, la GeForce GTX 970M ne compte-t-elle que 1280 cœurs CUDA, contre 1664 pour la version bureau (-23%). Sa fréquence d'horloge est également amoindrie : là où elle est limitée à 1038 MHz (2500 MHz @mémoire), la GTX 970 peut monter jusqu'à 1266 MHz (3500 MHz @mémoire). Comparée à sa version portable, le GPU bureau le plus haut-de-gamme de Nvidia, la GeForce GTX 980, n'offre qu'un plus grand nombre d'unités de shaders (2048 cœurs CUDA).

Tournons-nous désormais vers les benchmarks graphiques, sans appels. En regardant le tableau ci-dessous, on se rend compte que l'utilisation du GamingDock est infiniment bénéfique : ainsi, par exemple, la GeForce GTX 970 propose des performances 700% meilleurs que l'Iris Pro 5200, et même, 50% meilleures que la GeForce GTX 970M (score GPU), au test Fire Strike de 3DMark 13. Au benchmark Unigine Heaven (réglage Extrême), elle ait même mieux que l'Iris Pro 5200 de 800%.

Le GamingDock transforme donc le GS30 en un véritable PC de bureau, qui s'avère bien meilleur que la plupart de ses rivaux portables. Seuls les systèmes à double GPU parviennent à tenir la distance : l'Aorus X7 Pro, qui intègre deux GTX 970M en SLI fait à peu près aussi bien que le GS30, en moyenne.

L'Iris Pro 5200 atteint assez vite ses limites à l'exécution de jeux récents, comme Dragon Age : Inquisition. Le jeu en niveau détails plus élevé que faible ou moyen et en résolution supérieure à 1366 x 768 pixels n'est possible qu'avec les jeux les moins exigeants. (FIFA 15, Les Sims 4…). Certains jeux complexes (Far Cry 4) sont en revanche totalement injouables.

La différence est flagrante, une fois que l'on passe sur la GeForce GTX 970 : il est alors possible de faire tourner même des jeux nécessitant beaucoup de puissance. La plupart du temps, vous pourrez jouer en niveau de détails haut, voire maximal, et/ou en résolution native (plus de 40 fps @GTA V & Battlefield). Très peu d'ordinateurs portables peuvent se vanter de telles prouesses. Le nombre de fps atteint pour d'autres jeux est disponible dans notre article sur ce GPU.

Nous n'avons pas rencontré de problèmes graphiques avec la carte de Nvidia, mais Assassin's Creed Unity n'a pas voulu se lancer, ni avec la GeForce GTX 970, ni avec l'Iris Pro 5200 : à chaque fois, nos tentatives ont résulté en un crash. Nous supposons qu'il s'agit d'un problème lié à l'ancienneté des pilotes installés (Intel 10.18.10.3977, Nvidia ForceWare 344.11). Parlons pilotes, justement : les erreurs graphiques sont nombreuses avec l'Iris Pro 5200. En cette matière, Intel accuse un certain retard sur Nvidia.

Par souci d'équité, nous ne comparerons pas les émissions du GS30 à celles d'ordinateurs portables Optimus, mais uniquement à celles du Schenker S413, également équipé d'un Core i7-4870HQ et d'une Iris Pro 5200.

A moins que nous soyons tombés sur un modèle souffrant d'un défaut de fabrication, en un mot, le contrôle du refroidissement du GS30 est très mauvais. Bien qu'en général silencieux au repos, le ventilateur émet un son assez dérangeant, de haute fréquence, lorsqu'il est actif : en utilisation légère, il est de l'ordre de 36 à 40 dB(A). Lors de l'exécution de logiciels 3D, le GS30 dépasse même les 50 dB, soit bien trop pour une utilisation dans un lieu où le silence est de mise. Le Schenker S413, dont le boîtier est à peu près aussi fin, est moins bruyant, tant au repos (30-33 dB) qu'en mode 3D (46-47 dB). MSI devrait très vite se pencher sur le système de refroidissement de son ordinateur. En l'état, le comportement du ventilateur nous semble très préoccupant.

En prenant en compte l'espace très restreint à disposition de MSI pour intégrer tous les composants nécessaires au sein du boîtier, on peut dire que le constructeur taïwanais a réalisé un travail assez remarquable. Le GS30 est équipé de deux haut-parleurs stéréo, situés sur la partie avant de sa face inférieure, qui émettent un son plutôt correct pour un ordinateur portable. Rien de surprenant : il est doté de la technologie Sound Blaster Cinema 2, conçue par les experts en audio de chez Creative. Mais ne vous attendez pas à quoi que ce soit d'époustouflant. Ni son volume, ni sa précision, ni ses basses n'arrivent à la cheville de ce que peuvent offrir un casque de bonne qualité, ou un système Hi-Fi.

Sa consommation d'énergie n'est pas très convaincante. Certes, de nombreux ordinateurs rêveraient de consommer 7,5 à 21,2 Watts au repos, mais il ne faut pas oublier que le GS30 n'intègre qu'un processeur et un système graphique, et pas une carte graphique dédiée. En utilisation, ses 66 Watts ne constituent pas un résultat particulièrement bon, au vu des performances offertes, étant donné que le mode Turbo du processeur et de la puce graphique n'est pas souvent actif, ou, lorsqu'il l'est, pas très efficace. En outre, il semble que son alimentation secteur soit bien trop faible pour assurer une recharge efficace. En un mot, nous dirions que la gestion de l'énergie du MSI GS30 est tout simplement médiocre. Les ordinateurs portables de jeu traditionnels consomment généralement bien plus. Nous n'avons pas testé la consommation du GamingDock.

L'autonomie d'un ordinateur portable ne dépend pas seulement des composants dont il est équipé, mais également beaucoup de la capacité de sa batterie. Celle du GS30, au lithium-polymère, est plutôt faible : ce n'est qu'un modèle 4 cellules. En utilisation 3D (test Dévoreur de batterie Classique, luminosité maximale), il n'a tenu qu'un peu moins de 50 minutes. Ses rivaux font entre 38% (66 minutes @Razer Blade 14) et 179% (134 minutes @Alienware 13) mieux.

Au repos (test de Lecture classique, luminosité minimale), le GS30 rattrape à peu près son retard : il peut rester allumer près de 7 heures durant, se classant dans la moyenne de la concurrence. La lecture d'une vidéo HD H.264 a duré 2 heures 46 minutes, tandis que le test WLAN s'est terminé, en luminosité moyenne, après 3 heures et demi.